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2 février 2009

EDF, RTE, Illusion de concurrence ou réalité ?

EDF a fait d’un rappel à l’ordre par la Commission de Régulation de l’Electricité du fait de sa communication à l’occasion de la tempête qui a dévasté le sud-ouest de la France en janvier 2009. Dans un article intitulé « Tempêtes : EDF a trop soigné son image »[Note1], le Figaro explique en effet que EDF a communiqué sur son action afin de rétablir l’électricité auprès des clients. Or, l’entretien du réseau ne relève pas d’EDF mais de RTE. En effet, sous l’impulsion de la réglementation européenne, EDF a été scindé en une entité chargée de vendre l’électricité aux clients, et RTE qui est chargé du réseau.

Cette décision a doné lieu à un étonnant débat ce 2 février 2009 dans le Grand Journal de BFM Radio. En effet, l’animateur, habitué à une analyse fine des questiosn économiques, s’est étonné de cette décision. Selon lui, cette décision est inutile car la séparation entre EDF et RTE est illusoire et n’a pas d’autre intérêt que de constituer uen entité administrative afin de répondre à une « réglementation de Bruxelles ».

Les auditeurs appelés à réagir ainsi que les discutants, et notamment la présidente d’ETHIC, Sophie de Menton, ont mis en avant l’intérêt de cette scission. En effet, seule la scission entre l’entité chargée du réseau et l’entité commerciale permet de faire entrer de nouveau acteurs sur le marché de la vente d’électricité.

Après avoir élargi le débat sur la réglementation analogue dans les télécom, l’un des discutants a fort opportunément lancé une remarque. Si la création d’un opérateur distinct chargé du réseau est justifiée, le fait de confier la gestion de ce réseau à une filiale de l’opérateur principal, comme c’est le cas d’EDF et RTE ou de Orange pour les télécommunication, n’est-il pas néfaste à la concurrence ? En effet, quand bien même une autorité de régulation existe, celle-ci ne pourra pas empêcher la tentation de l’opérateur principal de s’avantager ou de freiner l’expansion de ses concurrents.

Pour faire suite aux précédents billets publiés sur ce blog, le fait de confier la gestion du réseau à l’opérateur principal renforce la position dominante dont dispose déjà la structure chargée de la commercialisation, et donne ainsi de nombreux outils pour influencer les conditions de concurrence sur ce marché.

[Note1] Frédéric de Monicault, « Tempêtes : EDF a trop soigné son image », Figaro.fr, 2 février 2009, http://www.lefigaro.fr/societes/2009/01/31/04015-20090131ARTFIG00780-tempetes-edf-a-trop-soigne-son-image-.php

© Olivier BEDDELEEM, Enseignant-Chercheur à l’ISEG, beddeleemo@gmail.com

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