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LEGAL STRATEGY
20 novembre 2008

Recrutement, discrimination, Second Life, et management du risque juridique

Un processus de recrutement en vogue est le recrutement via Second Life.

Les postulants créent un avatar et rencontrent de manière virtuelle les employeurs.

De grands groupes s'adonnent à ce type de recrutement, tels que Accenture, L'Oréal, Areva, Alstom, ou Cap Gemini en 2007 (note 1). Ce mode de recrutement présente un certain nombre d'avantages tels que l'accessibilité et le bénéfice d'image pour l'entreprise qui utilise ce moyen de nouvelles technologies, qui permet de toucher directement des candidats jeunes et technophiles.

Toutefois, il existe un autre avantage à la procédure de recrutement via second life. Il s'agit de la prévention du risque de responsabilité pour discrimination. Le risque le plus important lié au recrutement est le risque de responsabilité de l'entreprise pour discrimination. Or, la technique du CV anonyme est largement imparfaite car elle masque nombre d'élements qui sont pourant nécessaires à l'évaluation du candidat. De plus, au delà de la première étape du CV, le contact avec le candidat passera toujours par un contact physique qui fera apparaître le sexe, la couleur, le handicap, ou tout autre élément considéré comme discriminatoire. Le recruteur faisant nécessairement part d'une certaine dose de subjectivité dans son recrutement, selon qu'il 'sent' que le candidat est adapté pour le poste, la discrimination pourra avoir lieu dès la deuxième étape du recrutement.

Une procédure de recrutement via second life cumule dès lors tous les avantages. Outre l'accès facile au média, le candidat pourra remplir un cv 'anonyme' sur la base informatique, pourra rencontrer le recruteur, expliquer ses motivations et répondre à ses questions sous forme d'un avatar virtuel, tel cette 'Zazie' présentée dans l'article de Management les cheveux bleus et portant une marinière façon Jean-Paul Gaultier. C'est ainsi seulement complètement à la fin de la procédure de recrutement que l'employeur découvrira que cette candidate, parfaite pour le poste, présentait un caractère sujet à discrimination tel qu'un handicap ou un accent étranger ou, comme le relate l'article cité, était en réalité un jeune homme...

En outre, cette démarche s'inscrit dans une démarche éthique conforme à la responsabilité sociale des entreprises. La procédure de recrutement via Second Life permet en effet d'inculquer aux équipes de recrutement une culture de ressources humaines fondée sur l'observation à la lettre de critères de comportement éthiques...

Encore un avantage des nouvelles technologies et de l'innovation dans la vie de l'entreprise...

Note 1 : "Pourquoi Accenture recrute sur Second Life", Management, Septembre 2007, p64

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